2 REPONSES AUX QUESTIONS ORALES DU CONSEIL MUNICIPAL DU 05 OCT
Lors du Conseil Municipal du 5 octobre nous avons eu 2 réponses sur les 4 questions posées. Nous vous les communiquons ici ainsi que notre analyse de celles-ci.
Les réponses aux deux autres questions devraient nous être données lors du prochain Conseil Municipal qui se déroulera le lundi 26 octobre à 19H00, salle de la Galerie à Fuveau
Question n°1 : Les chasses traditionnelles
Madame le Maire,
Avec 250 élus de la Région, vous avez, au début de l’été, et sans en informer les élus du Conseil municipal et la population Fuvelaine, signé une motion de défense des chasses traditionnelles, parmi lesquelles la chasse à la glu, motion soumise au gouvernement.
Nous, élus de Fuveau Demain, considérons que ces chasses dites « traditionnelles » sont une atteinte à la biodiversité et contribue à la disparition d’espèces animales protégées du fait de leur absence de sélectivité. Elle constitue également une forme de chasse engendrant de la souffrance pour les espèces qui se trouvent prisonnières ou tuées par ces méthodes. Le respect des traditions ne doit pas nous empêcher d’être attentif à la question de la souffrance animale.
Notre 1ère question est donc la suivante : pouvez-vous nous apporter une explication sur cette signature sans information préalable ?
Source : La Provence, https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6070482/les-chasseurs-de-la-region-recus-par-le-premier-ministre-demain.html
Réponse de Madame le Maire, en séance le 5 Octobre 2020
L’association de chasse fuvelaine « La Fuvelenco » m’a effectivement sollicitée afin de leur apporter mon soutien, en tant que Maire, dans le but de préserver cette tradition ancestrale. C’est donc à ce titre, Béatrice BONFILLON CHIAVASSA – Maire de Fuveau, que j’ai signé cette motion mais je n’ai en aucun cas engager la Commune. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas fait d’information préalable.
La chasse à Fuveau représente 200 chasseurs qui, au-delà de leur passion, préservent la biodiversité et participent à la conservation des espèces : sachez qu’en partenariat avec le C.C.F.F., ils entretiennent la forêt et assurent, entre autres, des tournées afin de remplir des abreuvoirs l’été pour les animaux et surveillent qu’aucun ne soit blessé.
Sachez aussi qu’ils répondent à nos demandes lorsque des administrés nous sollicitent par rapport à des dégâts importants commis par les sangliers pour organiser des battues.
L’analyse de Fuveau Demain
Dans sa réponse, Madame le Maire évoque la chasse et les 200 chasseurs Fuvelains et la préservation d’une tradition ancestrale.
Faut-il la maintenir au seul motif que c’est une tradition ? Même si celle-ci est cruelle et engendre la souffrance animale, Même si celle-ci porte atteinte à la biodiversité puisqu’il s’agit d’une chasse non sélective ?
Il est question notamment de la chasse à la glu, une chasse qui capture des oiseaux sans distinction et qui de fait engendre la destruction d’espèces protégées.
Madame le Maire a signé la motion au nom de « Béatrice BONFILLON CHIAVASSA – Maire de Fuveau », ce qui engage bien évidemment la commune de Fuveau et ses administrés qui l’ont élue, au-delà de la personne privée.
Question n°2 : Le référendum pour les animaux
Accepteriez-vous de mettre à l’ordre du jour du prochain conseil municipal une motion de soutien au « Référendum pour les animaux », initiative lancée par de nombreuses associations nationales, d’élus de tous bords, et de personnalités publiques, et visant à instaurer un Référendum d’initiative populaire (RIP) autour de 6 propositions visant à interdire ou empêcher tout ce qui contribue à la souffrance animale :
L’interdiction de l’élevage en cage,
L’interdiction des élevages à fourrure,
En finir avec l’élevage intensif,
Interdiction de la chasse à courre, du déterrage, et des chasses dites traditionnelles,
Interdiction des spectacles avec animaux sauvages,
Fin de l’expérimentation animale.
Nous invitons par ailleurs chacun des élus à soutenir, individuellement, cette initiative.
https://referendumpourlesanimaux.fr/
NB : Le 29 septembre certaines de ces propositions ont d’ores et déjà été prises en compte puisque Madame la ministre, Barbara Pompili annonçait à cette date la fin de la faune sauvage dans les cirques, des mammifères marins dans les delphinariums et la fin des élevages de visons.
Réponse de Madame le Maire, en séance le 5 Octobre 2020
Le référendum pour les animaux dont vous parlez, ne pourra avoir lieu si, et seulement si, 185 parlementaires le signent et 4,7 millions de citoyens également.
En aucun cas, il n’est demandé aux maires de délibérer sur la question ni même de signer de motion.
Par ailleurs, je trouve que le champ d’action de ce RIP est très large…. et il y a plusieurs questions pour lesquelles la réponse binaire « oui ou non » n’est pas adaptée à mon sens.
On joue sur l’émotion et non sur la réalité de nos territoires.
C’est à dire que si on répond « oui » on aime les animaux et si on répond « non » alors on est un tueur d’animaux et on ne soutient pas la cause animale.
Me connaissant vous imagineriez donc que je répondrais oui sans problème, or, je pense qu’il faut aller plus loin…
Un des 6 points défendu est l’interdiction de la chasse, je ne crois pas que cela soit une bonne chose car, n’en déplaise à certains, la chasse est depuis que le monde est monde un régulateur des espèces et cela permet d’entretenir nos écosystèmes… Je ne la pratique pas et je ne pourrais jamais le faire mais par contre je peux convenir de son utilité. C’est comme tout, cela dépend de la façon dont on la pratique mais de là à l’interdire, je ne pense pas que ce soit une bonne chose.
C’est pareil pour les animaux en cage… il faut différencier les cirques dans lesquels les animaux sont exploités (je vous rappelle d’ailleurs que nous avions pris l’initiative il y a déjà plusieurs années d’interdire les cirques avec animaux sauvages à Fuveau) et les zoos dans lesquels les animaux sont dans des « cages » de plusieurs hectares mais grâce auxquels on peut favoriser la préservation des espèces.
Et encore, si on interdit l’élevage en batterie, il y aura des conséquences dramatiques économiquement parlant pour bon nombre d’agriculteurs… je suis donc favorable plutôt à accompagner ces derniers dans la transformation et à légiférer pour encadrer toutes ces pratiques mais répondre par « oui » ou par « non » à cette question est terriblement réducteur.
Bref, je pourrais parler des heures sur cette question mais attention de ne pas tomber dans le piège du « pour » ou « contre » bête et méchant… je pense que cela va bien plus loin, et que ça ne sert qu’à opposer encore un peu plus les agriculteurs, les chasseurs contre une autre partie de la population… En ce moment, je pense que l’heure est plutôt à la solidarité à l’aube d’une crise économique et sociale sans précédent.
Pour vos autres propositions, je laisse à chaque élu le choix de se positionner selon sa sensibilité sur cette initiative. Je trouve que c’est une conviction personnelle.
L’analyse de Fuveau Demain
Madame le Maire ne répond pas à notre question et ne prend pas en compte le contenu du référendum et des propositions de lois attenantes.
Loin de simplifier le débat (en opposant les POUR et les CONTRE), ce référendum propose une transition de l’agriculture intensive que l’on connait aujourd’hui (ferme aux 1000 vaches …) vers une agriculture plus responsable, celle-là même que souhaite pratiquer les agriculteurs et producteurs locaux comme nous en connaissons à Fuveau. Ces professionnels sont les premiers défenseurs de la cause animale et ont besoin du législateur dans ce combat contre les multinationales de l’agroalimentaire.
Ainsi, concernant l’élevage en cage le référendum précise que « Dans la proposition de loi, la date butoir de 2025 est proposée pour permettre aux éleveurs de réaliser les aménagements nécessaires. ». https://referendumpourlesanimaux.fr/elevage-en-cage
Et pour l’élevage intensif, que : « Le texte pose également le principe d’une interdiction de l’élevage en bâtiment fermé sans accès à l’extérieur en 2040. Ce délai de 20 ans permet aux éleveurs déjà en activité de réaliser les aménagements nécessaires, avec l’aide des collectivités. ». https://referendumpourlesanimaux.fr/elevage-intensif
Pour ce qui est de la chasse, le référendum ne propose pas du tout sa suppression. Mais uniquement la suppression de certaines d’entre elles : chasse à courre, déterrage, chasse à la glu. https://referendumpourlesanimaux.fr/chasse-a-courre
Enfin pour conclure notre proposition n’est pas une demande de délibération mais une demande de soutenir l’initiative et de la faire connaître pour atteindre le nombre d’engagement nécessaire qui permettrait la mise en place d’un Référendum d’Initiative Partagé.