La gratuité de la bibliothèque
Alors que la municipalité d’Aix-en-Provence vient de déclarer la gratuité de ses bibliothèques (Réf. 1 et article dans la provence), penchons-nous sur la situation à Fuveau.
Lors de la dernière élection, en 2014, une des premières décisions adoptées par la municipalité est de mettre fin à la gratuité alors en cours et de fixer un tarif d’adhésion de 10€ par famille et par an pour les Fuvelains.
Certains pensent, par idéologie principalement, que ce qui est gratuit n’a pas de valeur et n’est pas respecté. Ils croient qu’il faut responsabiliser les gens : de nombreux ouvrages ne sont pas retournés, ou très tardivement, ou abimés, il faut donc les faire payer ! Ils estiment aussi que 10€ ce n’est pas cher, et qu’il faut bien payer le personnel, les ouvrages, la gestion …
Commençons donc par-là, évacuons la question de l’argent. 10€ par an et par famille cela peut être un frein pour les familles les plus précaires, celles-là même qui n’ont pas les moyens d’acheter des livres, de sortir, de consommer de la culture. En même temps 10€ par famille ce n’est pas grand-chose dans le budget de fonctionnement d’une bibliothèque. Si l’on considère en plus le coût de collecte de ces 10€ (temps passé par le personnel pour collecter, relanc
er, gérer, mettre à jour les fichiers + les logiciels nécessaires à cette collecte), il reste très peu dans la caisse.
L’objectif donc n’est pas de gagner de l’argent, mais de responsabiliser les adhérents.
Le Monde du Livre (Ref. 2) cite des exemples : « Les bibliothèques notent fréquemment un bond de leur nombre d’inscrits l’année du passage à la gratuité. Ce chiffre venant se stabiliser les années suivantes. Besançon, ville la plus importante de Franche-Comté avec 118 000 habitants, a connu une hausse des inscrits-actifs dans les bibliothèques municipales de 13 500 à plus de 18 000 inscrits, avec un effet plus prononcé pour le public adulte. À l’inverse, les bibliothèques passant du gratuit au payant notent une baisse conséquente de leur nombre d’abonnés : la ville d’Autun (Bourgogne, 15 000 habitants) a vu sa fréquentation chuter de 30 % en devenant payante. »
La gratuité d’une bibliothèque est donc avant tout un choix politique, qui découle de la mission que l’on donne, et des moyens que l’on affecte, au personnel municipal qui gère cette bibliothèque. La position de Fuveau Demain sur le sujet est claire : tout le monde doit avoir accès à la culture, la discrimination par l’argent n’a pas lieu d’être.
Références
- Les bibliothèques d’Aix-en-Provence désormais gratuites pour tous, MadeinMarseille, 2019
https://madeinmanet/44140-bibliotheque-gratuite-aix-provence/ - La gratuité, ça paye, Bulletin des Bibliothèques de France, 2012
http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2012-03-0047-007