Café Débat #3 – Le vélo à Fuveau en 2022
Nous étions 25 au Rocher bleu pour un café-débat consacré au vélo à Fuveau. Sujet qui a réuni des pratiquants de tout niveau, ainsi que des non-pratiquants.
Le spécialiste présent, conseiller en mobilité durable, nous a cadré le sujet, comme à chaque édition.
Tout d’abord, il faut prendre en compte le type de pratiques du vélo qui peuvent être sportives, touristiques, quotidiennes, cyclo-logistiques. Pour ce soir-là, il sera uniquement question du vélo du quotidien et du potentiel touristique du vélo pour Fuveau.
Données générales
La pratique du vélo est en plein essor. En 2021, les vélos ont été plus vendus que les voitures. Un quart des vélos vendus sont des vélos à assistance électrique (VAE) qui permettent de parcourir de plus grandes distances, de franchir les pentes facilement, et peuvent aussi pallier des problèmes physiques. De plus, plusieurs centaines de milliers de vélos dorment dans des caves. L’objectif est de passer de 3% actuellement pour l’usage du vélo à 9%, mais, dans notre région, la situation actuelle est de 1% : https://www.ecologie.gouv.fr/plan-velo-et-mobilites-actives
Utiliser le vélo est un enjeu de santé publique qui permet de diminuer les arrêts maladie (1,3 jour/an) et réduit certains risques (moins 29 % pour l’Alzheimer, pour la dépression…) et d’améliorer la qualité de l’air.
Utiliser le vélo est également un moyen de faire des économies financières. Pour mémoire l’Ademe chiffre à environ 6 000 €/an le coût d’une voiture. Aussi, des incitations financières existent pour les entreprises qui souhaitent inciter leurs salariés à venir au travail à vélo, comme le forfait mobilité durable (plafonné à 600 €/an).
En ce qui concerne le potentiel touristique, les retombées économiques locales du vélo sont plus importantes que celles du tourisme moyen : 62 €/jour au lieu de 55 €/jour. Ce potentiel économique est méconnu des cafés, hôtels, restaurants.
Les statistiques d’accident sont favorables à l’utilisation des vélos (élément important pour les entreprises)
Les lois actuelles (LAURE – 1996 ou LOM – 2019) imposent peu de choses.
Aménagements importants
Penser aux Parkings vélo : sur une place de voiture il y a 8 places vélos. La Métropole met à disposition des abrivélos, en particulier à la gare routière d’Aix-en-Provence. Il est paradoxal de voir à quel point les municipalités mettent des fonds pour créer des parkings autos et pas vélos
Plus la vitesse augmente, plus la séparation physique vélo-auto doit être importante. Des solutions simples existent pour permettre aux voitures et aux vélos de cohabiter dans des zones où les vitesses autorisées sont basses, comme la zone de rencontre (20 km/h) ou la velorue. Ces aménagements sont pertinents dans les villages où l’espace est restreint.
Le CEREMA considère que les collégiens et lycéens doivent utiliser des itinéraires très protégés, les cyclotouristes, des itinéraires protégés mais au-delà de 25 km/h, les cyclistes doivent être sur la route
Mais, à terme, dans l’hypothèse optimiste d’un fort développement des vélos, cette typologie devra être revue car les voies cyclables actuelles ne sont pas adaptées à un développement de masse du vélo
Des dispositifs doivent permettre d’empêcher le stationnement des voitures sur les pistes cyclables (muret, petite marche, potelet…) tout en prenant en compte l’accès des véhicules de secours.
Il est important d’avoir un réseau structurant de pistes cyclables, c’est le cas à Strasbourg ou Lyon mais pas le cas dans notre métropole AIx Marseille Provence.
Mobilisation des citoyens
L’offre (les pistes cyclables) peut créer la demande.
La présence d’associations de réparation des vélos est un facteur positif.
La relation entreprises, collectivité est importante et peut conduire à des investissements. Une communication en direction des employés pour qu’ils abandonnent leur voiture une ou deux fois par semaine est très profitable.
Mettre en place des parcours de remise en selle. Par exemple, des hôpitaux de Marseille ont créé des petits groupes d’une dizaine de personnes pour franchir le pas ensemble.
Outils utiles
Plateforme Géovélo : elle permet de calculer des itinéraires.
Les lignes d’iso-distance : sous deux kilomètres, la marche est conseillée ; de 2 à 5 km : le vélo classique est possible ; de 5 à 8 km : le VAE.
Le baromètre de la FUB donne deux communes exemplaires, dans la région : Robion, Villeneuve-Loubet, l’une est traversé par une vélo-route et a utilisé cela pour sa politique cyclable, l’autre a mis à disposition de la population des VAE.
Situation à Fuveau
– Il y a peu de tracés déclarés sur la plateforme Géovélo, mais il y a des axes structurants comme celui qui lie La Barque à Trets.
– Il y a un potentiel d’utilisation du vélo de proximité vers la ZA Saint Charles/Rousset
– La Métropole met à disposition la location de vélo longue durée : « Le Vélo + ». Pour 12 mois, cela coute 39 €/mois (les personnes qui travaillent peuvent être remboursées de la moitié par leur employeur). Un des participants au café-débat utilise ces vélos sur Fuveau – Les Milles (18 km). Dans ces conditions, il nous informe que ce vélo n’a que 3 vitesses et est bridé à 25 km/h mais il est très confortable, il a une autonomie de 30 à 40 km, une recharge au bureau est possible. L’employeur peut participer à 50% (l’achat neuf se situe entre 2 et 4 000 €).
– La situation de Fuveau à proximité des véloroutes européennes (en particulier La Méditerranée à vélo) est un facteur positif pour le tourisme
– Le baromètre FUB annuel est rempli par les usagers. Il y a eu 67 contributions sur Fuveau. Les points difficiles mentionnés sont la D96 et le besoin de stationnement dans le centre-ville.
– Le centre de Fuveau, autour de la mairie est une zone de rencontre, or beaucoup d’automobilistes ne le savent pas car il n’y a pas de marquage spécifique sur la voirie et la présence de passages piétons, inutiles dans le cas de ces zones, perturbe la logique d’une priorité générale aux modes doux. A cet égard, le sondage relatif aux sens de circulation de la rue Célestin Barthelemy a donné un résultat conforme pour les deux hypothèses.
Plan vélo
Les deux élus de la majorité présents ont indiqué que la Maire de Fuveau a lancé une réflexion sur un plan vélo, confiée à l’AUPA et a mis en place un groupe de travail comprenant l’ADAVA, des citoyens vélocipédistes, des élus. Elle a mis en sécurisation certains endroits problématiques, elle a mis en place le « permis piéton » pour les classes élémentaires qui pourrait se décliner en « permis cycliste » pour les plus grandes classes.
La phase actuelle du plan vélo est celle de l’établissement de l’existant. L’un des participants du groupe de travail mis en place par la municipalité décrit les itinéraires qu’il a repérés vers Rousset et Gréasque. Vers Rousset, il y a un problème de jonction à régler, amenant au rond-point de la ZAC Saint Charles ; sinon le passage par les Michels est plus sûr mais plus vallonné.
Des ballades à vélo de concertation sont également prévues, en particulier l’une d’elles sera consacrée au conseil municipal des jeunes (groupe cadre de vie et solidarité et groupe environnement).
Il y aura ensuite les propositions aux différents termes (court, moyen et long)
Le travail sur les itinéraires devra ensuite être confronté aux questions règlementaires et financières, par exemple les ponts doivent être accessibles aux PMR, le foncier doit être négocié avec les particuliers possédant les terrains concernés, la question de l’artificialisation des sols qui nécessite soit d’utiliser un revêtement absorbant l’eau, plus cher, soit de créer un bassin d’orage.
Des subventions seront demandées au Département et à La Métropole
Recommandations de l’expert pour les plans vélo : associer également les clubs, les associations de réparation des vélos et les établissements scolaires.
Discussions en groupe
Autour de 3 plans, les participants ont discuté. Les thèmes complémentaires suivants ont été abordés :
– aller à Gardanne et Aix-en-Provence pour le premier groupe
– surmonter sa peur pour le deuxième, en particulier des camions. Ceci passe d’abord par une posture à acquérir par laquelle on ne s’excuse pas d’être cycliste mais on renforce sa confiance en soi. Si l’on respecte la règlementation (vélo impeccable, gilet etc…) , les autres usagers de la route doivent respecter le cycliste forcément plus lent
– le troisième groupe a également évoqué la question de l’appréhension et le manque de transports collectifs
Propositions
Marquer plus fortement la zone de rencontre en centre-ville.
Un repair’café pour la réparation des vélos pourrait voir le jour (ADAVA).
Conserver la voie ferrée Gardanne – Carnoules même si elle n’est plus considérée comme stratégique par l’Armée. Ne pas supprimer les rails. Elle était utilisée par un train touristique pris par 200 touristes. Ces 64 km de voie pourraient être utiles pour le fret marchandises (LIDL fait circuler 15 poids lourds par heure sur la départementale), pour les personnes travaillant à Marseille, ce qui allègeraient le CD6. De plus les ponts étant en acier troué, les cyclistes ne feraient que monter et descendre si elle devenait une piste cyclable. Une coopérative pourrait se monter pour la réutilisation de la voie.
Au cours de la fête de la nature, le 11 juin, un parcours de remise en selle sera proposé par l’ADAVA.
Les trajets à travailler dans le cadre du plan vélo : l’accès à la Zone Rousset/Saint Charles, la traversée du centre-ville (il est très difficile d’aller de la route des Michels au rond-point de la fontaine), l’accès aux terrains de sports (Les Planes, Saint François).
Ces propositions seront portées par les représentants présents du groupe de travail municipal.
Questions à travailler
La liaison avec le futur tramway de La Bouilladisse
Les liaisons avec Gardanne (gare) et Aix-en-Provence