Café Débat #4 – Comment manger sain > local> bon, à Fuveau
Intervenants
- Le Docteur Sophie Bel : médecin formée en allopathie, puis homéopathie a exploré la santé sous divers aspects dans un esprit de prise en charge globale du patient dont la nutrition.
- Jérôme Fourmont : de l’association « Tous jardiniers » qui nous a intéressé à son choix de vie au travers du jardinage et transmis quelques pistes pratiques en la matière.
- Virginie Avel-Carenou: nous la connaissons grâce aux associations, « recyclo 1000 » et « ADAVA », la réduction des déchets étant une de ses lignes de conduite.
Le thème abordé pour ce café débat a prouvé, par son affluence et le succès du débat, l’intérêt que les fuvelains portent à leur santé à celle de leur famille et de leur entourage, si l’on considère, comme il a été rappelé par le Dr Bel, que manger sainement est la première prévention pour le bon fonctionnement de l’organisme.
Ce préalable étant posé, il nous a été permis de connaître certains mécanismes chimiques et biologiques contribuant à l’élaboration de principes nutritifs ; constitutifs d’une bonne santé mais aussi des dangers liés à notre environnement qui fragilisent notre intégrité.
—
Pendant 30 mn, le Dr Sophie Bel, a énoncé les principes fondamentaux de ses investigations pour que nos comportements alimentaires s’adaptent au plus prés des besoins de notre organisme sans négliger l’aspect économique afin de conjuguer alimentation saine et peu onéreuse . C’est aussi avec force et conviction qu’elle nous a donné quelques pistes pour faire évoluer nos comportements dans l’objectif de se nourrir le plus sainement possible.
5 pistes explorées
- Le rôle des toxiques et de l’épi-génétique [1]
Toutes ces substances inter-agissent avec notre organisme, dont les perturbateurs endocriniens qui modifient notre système hormonal. La variabilité des conséquences d’un individu à un autre trouve sa cause dans l’épi-génétique. Une personne sera plus sensible aux sucres, une autre aux perturbateurs endocriniens par exemple.
- Les sucres rapides
Sera dénoncée l’appétence que provoque l’ingestion des sucres rapides aux plus jeunes. Ils déforment le goût et sont des poisons pour l’organisme.
Le rôle des FODMAP[2] , glucides (sucres)
En apprenant à les connaître on peut les utiliser sans craindre des éléments d’inconfort (fermentation, ballonnements). Il suffirait de ne pas associer des légumineuses (lentilles, pois chiche) avec une baguette blanche par exemple.
- Les produits irritants pour l’intestin
Les aliments transformés ne permettent plus l’action de la microflore intestinale. Ces molécules modifiées ne sont pas absorbées par l’intestin et participent au syndrome du colon irritable.
Les aliments trop transformés (céréales, sucres, sel) appauvrissent les éléments utiles et majorent par exemple le pourcentage de gluten, pouvant provoquer des maux de ventre.
Le lait de vache, soi-disant frais, n’est plus pré-digéré par l’estomac et devient irritant pour l’intestin
La prévention consiste à retirer les substances irritant la muqueuse intestinale en mangeant bio, local et des produits non transformés.
Il faut améliorer la flore intestinale en consommant des fibres, fruits et légumes
- Le rôle de la vitamine D
Trop de silence sur le rôle de cette vitamine, nous sommes souvent en carence cela favorisant les troubles musculo-squelettiques, le rachitisme, l’ostéoporose, processus infectieux, maladies cardio-vasculaires. La peau ne la synthétise plus du fait de « la diminution de la couche d’ozone qui ne retient plus les effets toxiques »
- Ca pourrait être quoi « bien manger » ?
On pourrait manger moins mais mieux, quelques conseils :
- boire de l’eau et en quantité suffisante ,
- une protéine par repas
- consommer du soja, lait fermenté, lentilles, légumineuses
- céréales de qualité avec des quantités de gluten raisonnable,
- attention aux céréales complètes ou semi-complètes non biodiversité
- consommer plus de légumineuses
Elle conclura par ce message : « On n’a pas le temps : il faut produire soi-même le plus possible, jardiner, faire des poulaillers, sinon on ne s’en sortira pas ! »
—
Tout naturellement la parole était transmise à Jérome Fourmont de l’association Tous Jardiniers pour un partage de son expérience de terrain et le sens qu’il donne dorénavant à sa vie.
Cette association a pour objet : de créer, aménager, gérer des jardins familiaux mis à disposition par une collectivité territoriale et/ou par d’autres propriétaires fonciers ou privés.
Lyonnais d’origine, il s’est installé entre Fuveau et Gréasque voici 10 ans. A la faveur du stage de 3ème de sa fille, il a entamé une réflexion sur son activité et le sens à donner à sa vie. Le résultat est là, avec 5 ha de terres agricoles réparties sur le territoire entre Fuveau, les Milles, Meyrargues.
Sans utilisation de pesticides, dans le respect des cycles de la nature, il peut aussi parler production, rentabilité et biodiversité.
Sa démonstration dans le choix des semences en témoigne, comme par exemple l’utilisation de variétés hybrides dont la production est plus importante et présente l’avantage d’être résistante à certains ravageurs et maladies , mais rajoutera t-il la limite étant la consanguinité.
Nous aurons compris que « si je fais la graine, le plant me revient à 1 centime »
Nul besoin de pesticides, si on compte 30 % de plus que ce que l’on consomme en estimant que cette proportion sera utilisée pour les insectes, oiseaux.. il en restera 100 % pour nous.
Quelques conseils ont été prodigués à l’auditoire en matière de jardinage : que planter en ce moment ? retenons au moins les épinards, les choux, les salades en toute saison
« Colinéo », « Pays d’Aix en transition » ont été pour lui d’un soutien et d’une source de conseils précieux.
« Tous jardiniers » anime également des ateliers pédagogiques et donne toute la crédibilité à son action. C’est bien ainsi que Jérome Fromont justifie son virage professionnel pour « faire des choses qui ont du sens », afin que nous vivions : « A la frontière de nos potagers »
—
Dans un troisième temps, nous comprendrons pourquoi Virginie Avel -Carenou s’est autant investie pour l’association qu’elle a créée « Recyclo 1000 » afin de limiter au maximum les déchets, par le recyclage et la distribution.
Ingénieure en informatique, à un moment de sa vie, elle s’est posée le choix du salariat ou d’imaginer une autre forme de consommation jumelée avec la redistribution allant dans le sens de la réduction des déchets, d’une consommation réduite de l’énergie.
L’antigaspi est un maître mot.
Toutes les semaines elle récupère les produits frais que Marcel & Fils bio n’utilise plus et les redistribue après justificatifs de ressources.
Ouvrière agricole au potager de Bachasson, elle récupère les légumes qui n’ont pas été ramassés et souligne l’aberration du calibrage des légumes qui ne peuvent pas être vendus dans le circuit commercial classique.
Elle récupère également divers objets, vêtements, livres.pour redistribuer à d’autres associations ou à des particuliers si nécessaire.
Du circuit d’eau pour une économie maximum, à un mode de vie orienté vers la moindre consommation, elle nous a fait partager quelques recettes pour la conservation d’aliments.
C’est aussi avec toute sa générosité qu’elle a régalé l’assemblée de ses multiples préparations lors du pot qui concluait ce café-débat.
—
Le temps des échanges
A l’issue des trois exposés vint le temps des échanges… Beaucoup de questions de la part d’un auditoire très attentif, des commentaires, des inquiétudes partagées ou des volontés d’agir exprimées… Ce fut encore, un beau moment de débat et d’échange qui donne vraiment tout son sens à ces initiatives de café-débats.
Pour terminer, un apéritif « durable » proposé par Virginie avec toute sa générosité, qui a régalé l’assemblée de ses multiples préparations, lors du pot…qui n’en finissait plus. Le fait que les échanges se prolongent longtemps après la fin du débat en dit aussi beaucoup sur l’envie des participants,… de partage, de débat et d’échanges.
[1]. Discipline de la biologie qui étudie la nature des mécanismes modifiant de manière réversible, transmissible et adaptative, l’expression des gênes sans en changer la séquence du noyau (rien à voir avec l’ADN)
Guide l’URPS sur les produits toxiques et perturbateurs neuroendocriniens, téléchargeable sur www.urps-ml-paca.org, rubrique « publication de l’union »
[2]. FODMAP : F : Fermentescibles : qui sont dégradés par la flore colique en produisant de la fermentation ; O : Oligosaccharides ; D : Disaccharide : le lactose ; M : Monosaccharide : le fructose ; A : And ; P : Polyols : dérivés des sucres en -ol comme le mannitol, le sorbitol, le Xylitol, le maltitol…