RESTAURATION SCOLAIRE – Et si nous nous préoccupions de ce que mangent nos enfants et nos seniors
Après avoir servi des plats industriels réchauffés pendant des années, des cantines scolaires recommencent à cuisiner, comme à Pélissanne (1100 repas), La Fare les Oliviers, Rousset, Gardanne…. Les enfants en redemandent.
Les enjeux sont multiples : économiques, agricoles, sanitaires, éducatifs, sociaux….
A travers les cantines, c’est tout un système de production et d’autonomie que l’on peut réinventer, à l’échelle d’une commune.
C’est pourquoi, FUVEAU DEMAIN s’engage à mettre en place une cuisine centrale pour préparer les repas de nos enfants, mais aussi de nos aînés.
Pour cela, il faudra construire les locaux adaptés, recruter et former le personnel et définir le nouveau service avec lui, trouver les fournisseurs, locaux et si possible bio, sanctuariser les surfaces agricoles dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU), travailler avec les agriculteurs pour qu’ils s’investissent dans le projet, aider de jeunes agriculteurs à s’installer, particulièrement dans le maraîchage, travailler avec les parents pour prendre en compte leurs demandes, investir dans les matériels nécessaires, prendre en compte les initiatives en cours (Projet Alimentaire Territorial des Bouches-du-Rhône, plateformes d’achats…) et la capacité de nos agriculteurs à fournir la cantine. Et, peut-être, si les conditions sont réunies, mettre en place une régie agricole (1) comme il en existe à Ungersheim (Haut-Rhin) et Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) ou encore Barjac (Gard), Loos-en-Ghoelle (Pas-de-Calais) et Pau (Pyrénées-Atlantiques).
Voilà le premier projet que Fuveau Demain vous propose.
Manger Bio : c’est manger des aliments avec plus de vitamines et de minéraux que bon nombre de produits venus de l’agriculture traditionnelle. Des rapports de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont montré que les produits bio comportent des teneurs moindres en nitrates et en résidus de pesticides que les produits non bio. Selon des études menées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), seuls 2% des échantillons bios analysés par la France contenaient des traces de pesticides, contre 37,74% des fruits et légumes issus de l’agriculture intensive (dont plus de 3,1% contenait des quantités supérieures aux limites imposées par la loi). En moyenne, les consommateurs ont donc 18 fois plus de risques de trouver un résidu de pesticide dans un aliment issu de l’agriculture intensive que dans un aliment issu de l’agriculture biologique. Les effets de faibles quantités de pesticides, en mélange, pendant des périodes longues posent de nombreux problèmes de santé. L’épidémiologie montre que les personnes exposées aux pesticides ont plus de risque de développer de nombreuses maladies que les autres : cancer, malformations congénitales, problèmes d’infertilité, problèmes neurologiques ou encore système immunitaire affaibli sont plus fréquent chez eux ! De plus, les aliments cultivés en plein champ grandissent avec le soleil, la rosée matinale, et puisent leur nutriment et l’eau dans les sols contrairement aux aliments de l’agriculture intensive de plus en plus cultivés hors-sol ou cultivés sur des sols « morts » dû à l’utilisation de pesticides. Ils ont donc au final moins d’eau, plus de vitamines, de minéraux et d’antioxydants. |
(1) La régie agricole est un outil d’une grande efficacité qui permet de relocaliser la production, de se réapproprier des espaces urbains en les dédiant à l’alimentation, elle permet aussi de faire baisser les coûts de l’introduction du bio en restauration collective. Les terres appartiennent à la commune et l’agriculteur est un employé communal.
L’expérience est source de connaissance, nous ne nous en privons pas.
Rencontre avec les responsables de la cuisine centrale de Pélissanne
Avoir une cuisine centrale à Fuveau qui fabrique des repas pour tous les enfants et les seniors, voilà qui pourrait sembler “trop cher” aux yeux des plus pessimistes mais qui se révèle une belle réalité, faisable, finançable, une fois que l’on a pu voir dans le détail comment cela fonctionne ailleurs.
Ailleurs mais pas n’importe où, dans une commune similaire et proche de Fuveau : nombre de repas à servir, nombre d’habitants.
Jeudi 10 octobre, nous avons rencontré la 1ère adjointe de la ville et le directeur de la cuisine, un moment d’échange et d’information qui s’est achevé par la visite des lieux.
Pour vous une cuisine centrale, ça veut dire quoi concrètement ?
Une cuisine centrale c’est un établissement public situé sur la commune et qui est en capacité de fabriquer des repas équilibrés avec des produits frais et de saison, des produits issus de l’agriculture de proximité, dont 26% de bio. Des repas qui sont cuisinés tous les jours avec des légumes frais qui sont nettoyés et découpés sur place dans la légumerie. C’est donc maîtriser le choix des aliments que vous utilisez pour fabriquer vos repas : VOUS SAVEZ CE QUE VOUS DONNEZ A MANGER A VOS ENFANTS.
Une cuisine centrale c’est proposer à nos aînés des repas à prendre ensemble mais aussi des repas livrés à domicile.
Une cuisine centrale, c’est choisir la qualité des repas servis. C’est le refus du gaspillage : réduction des portions en fonction de ce que souhaitent manger les enfants, ils goûtent à tout mais prennent la quantité qu’ils souhaitent. Pour les responsabiliser au gaspillage, ils aident à débarrasser et à faire le tri de la nourriture et des déchets dans deux poubelles différentes (alimentaires / non alimentaires) et pèsent la poubelle alimentaire avec une animatrice à la fin du repas.
Une cuisine centrale, c’est des cuisinières qui préparent les repas sur place et donc des emplois relocalisés sur notre commune. La fabrication d’un nombre raisonnable de repas sur place permet de maîtriser la recette.
Et pour autant, tout cela est possible sans augmenter le prix des repas pour les administrés et les impôts pour les Fuvelains.
Pour quel résultat ? L’appréciation des enfants qui trouve cela bon, même s’ils ne mangent pas toujours tous les légumes… idem pour nos aînés qui en redemandent.
Et la recette du Tajine de veau au citron confit que nous avons vu préparer faisait saliver les papilles !!!
Du projet au budget
A Pélissanne, 1100 repas sont préparés chaque jour et sont livrés sur 6 satellites (écoles et crèche).il a fallu 4 ans pour ouvrir une cuisine centrale pour un budget de 2 millions d’euros. Les subventions obtenues réduisent le coût pour la commune à 30% du budget du projet (600 000€).
Une visite très instructive qui nous conforte dans notre volonté de faire figurer ce projet au programme de Fuveau Demain.
Nous remercions Madame la 1ère adjointe et le directeur de la cantine de Pélissanne pour l’accueil qu’ils nous ont réservé.