Projet des Rajols, une lueur d’espoir
Historique et analyse de la consultation sur l’OAP des Rajols.
Réunion de quartier, vendredi 12 Mars
A l’occasion d’une rencontre avec une 40aine d’habitants du quartier sur l’OAP des Rajols (Orientation d’Aménagement et de Programmation, consistant en un projet de 80 logements sur 2,5 ha d’espaces boisés.), Madame le Maire a annoncé qu’une consultation aurait lieu jusqu’à mi-Avril, donnant le choix aux riverains entre 3 options :
- Le maintien de l’OAP
- L’inscription en zone verte (dite N, toute construction impossible)
- L’inscription en zone de Loisir, dite AUL, permettant la construction d’équipements publics scolaires, culturels, sportifs, ou de loisirs.
Elle a exprimé que les habitants avaient un droit de véto sur le projet et a clairement dit que la municipalité s’alignerait sur les résultats de cette consultation.
Présent à cette réunion, et au nom de la minorité municipale Fuveau Demain, Frédéric Solnon a remercié Mme le Maire pour, premièrement, reconnaître l’importance des espaces naturels, et deuxièmement, laisser la parole aux habitants via cette consultation.
Résultats de la consultation, vendredi 16 Avril
L’annonce des résultats de la consultation ne surprend personne. A une large majorité, 78%, les habitants ont choisi de conserver cet espace boisé en l’état. Et seuls 5% auraient préféré que le projet de logements voit le jour. Les 16% restant se sont pour leur part prononcés pour un projet intermédiaire en zone AUL.
On notera au passage un taux de participation plutôt faible, de l’ordre de 55% (93 familles sur 175), seuls les habitants à proximité immédiate du projet s’étant sans doute exprimés. Il reste donc à expliquer, à démontrer, à convaincre, que l’aménagement de la commune est l’affaire de tous ; doit être vu dans sa globalité et non à l’aune des limites de son quartier, voire de sa maison.
La document de la consultation, ainsi que celui des résultats, sont annexés au bas de cette article.
Analyse suivant 3 axes
Si nous nous réjouissons donc de ces décisions, que nous avons appelées de nos vœux pendant la campagne municipale de 2020 et depuis lors, nous restons sur nos gardes. Réelle inflexion de la politique municipale, ou porte de sortie pour un projet anachronique d’aménagement du territoire ? L’avenir nous le dira.
1. Urbanisme
Il était étonnant ce vendredi 12 Mars d’entendre Madame le Maire définir l’urbanisme tel qu’il devrait être à partir de maintenant : densifier le centre-ville et ne pas étendre la commune au-delà de ses limites actuelles, préserver les espaces boisés et les zones naturelles …
Il faut en effet rappeler que la municipalité ne fait qu’annuler un projet qu’elle a elle-même crée, via l’OAP (Orientation d’Aménagements et de Programmation) en 2017, et bien avant ça via le classement en zone à urbaniser à caractère d’habitat (ZAUh) dès le PLU de 2008.
Rappelons également les constructions du mandat précédent le long de la RD96 à partir du Rond-Point de l’Europe en direction de la Bouilladisse (Les Mélissanes, Les Pins, Le Bon Temps), qui étaient également des zones boisées, à l’extérieur du village.
Les logements sociaux manquent cruellement à Fuveau (6% alors que la loi SRU demande 25%). Déclarée en carence par la préfecture nous paierons pendant les 3 années qui viennent une pénalité de 328 000 € par an (qui sera réévaluée à la fin de cette période triennale en fonction des efforts et des projets constatés).
Il est temps maintenant de traduire les paroles en actes et de densifier le centre-ville là où cela est possible : dents creuses ? déménagement de services publics à l’extérieur de la zone urbaine ?
Voire une vidéo sur les villes de courtes distances.
2. Concertation et consultations
La consultation des habitants sur le projet des Rajols est un début bienvenu pour redonner aux habitants un pouvoir de décision au-delà des urnes, pour restaurer de la confiance en la démocratie locale.
Cependant, consultation n’est pas concertation, c’est au mieux une des dernières étapes pour valider -ou invalider- des projets étudiés en amont avec ces mêmes habitants. L’OAP des Rajols a été décidée il y a plusieurs années par quelques élus seulement. L’enquête publique obligatoire, menée en 2017 sur cette OAP, n’a vu qu’une seule personne du quartier émettre des remarques !
La concertation sur ce type de projets, sur l’urbanisme en général, c’est bien en amont qu’il faut l’initier. La réunion du 12 Mars c’est en 2016 qu’elle aurait dû avoir lieu, pour construire ensemble -habitants, élus, techniciens- un projet consistant, raisonnable et populaire.
A La Barque, même si le contournement est aujourd’hui au point mort, c’est le moment de lancer une grande concertation sur le devenir du hameau. Il n’est jamais trop tôt pour concerter et emmener avec soi un maximum de monde.
Et concernant le PLUI, c’est dès maintenant qu’il faut lancer une grande concertation avec les Fuvelains sur un développement harmonieux de Fuveau, car le temps presse et nous serons vite devant le fait accompli.
3. Métropole, Département, Etat, la fin des boucs-émissaires ?
La volte-face sur cette OAP des Rajols est étonnante. Jamais n’a été évoqué pendant l’heure de la réunion du 12 Mars le risque de voir la Métropole prendre la main sur l’urbanisation du quartier et proposer un projet encore plus dense en habitations au sein du PLUi à venir. C’était pourtant l’argument principal de la municipalité, alors que depuis 2 ans l’OAP est remise en question par les habitants.
Madame le Maire a dû se rappeler que la Métropole est constituée de 93 communes, et dirigée par ses maires et élus. Ainsi est-elle Présidente Déléguée de la commission qui traite de l’aménagement et de l’urbanisme ; et Vice-Présidente du Conseil de Territoire d’Aix-en-Provence, le CT2, par ailleurs chef d’orchestre de ce PLUI.
Oui les collectivités et leur empilement sont pesants sur le fonctionnement d’une commune ; oui la valse des compétences d’une collectivité à l’autre, est couteuse en temps et en argent. Mais il est de la responsabilité d’une municipalité de faire fonctionner ce système. Et il est du devoir des élus de faire respecter les droits et les intérêts de la commune face à celles-ci.
Il en est de même vis-à-vis de l’Etat lorsque ses services (la DREAL en l’occurrence) freinent le projet de contournement de La Barque, ou pour le Département lorsqu’il s’agit de ralentir la vitesse de circulation sur la RD96 à hauteur du Rond-Point de l’Europe et jusqu’au hameau Brogilum.
Conclusion
Pour la rénovation de l’Ecole de la Barque un concours d’architectes est prévu afin de comparer différentes options, de favoriser l’innovation, et d’impliquer un maximum de monde (parents d’élèves, personnel éducatif, élus, techniciens …). Nous avons eu l’occasion d’en féliciter l’équipe municipal lors du Conseil du 1 Avril.
De la même manière, et à l’échelle de la commune cette fois-ci, c’est un concours d’urbanisme qui devrait être organisé, définissant à long terme (10 ou 20 ans) l’emplacement des zones urbaines, des logements sociaux, des équipements publics, des axes de mobilité …
Plutôt que des consultations au cas par cas, projet par projet et quartier par quartier, qui rencontreront toujours une opposition des riverains (« c’est une bonne idée, mais ne le faites pas chez moi ») c’est une concertation concernant l’intégralité de la commune et des Fuvelains qui devrait avoir lieu, mêlant pédagogie sur les sujets d’urbanisme, présentation des différents projets, et prise en compte des avis des différentes représentations (commerçants, associations, comités d’intérêts de quartier, …)