L’Air et nous – Plan de Protection de l’Atmosphère
Le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) des Bouches-du-Rhône a été révisé et fait l’objet d’une nouvelle enquête publique car les objectifs des PPA précédents ne sont toujours pas atteints et la France est sous le coup d’un arrêt, qui lui coute cher (10 M€ d’astreinte semestrielle), de la cour de justice de l’union européenne en raison du dépassement systématique et persistant de la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote (NO2). En effet, l’on sait maintenant qu’outre les problèmes respiratoires, des pathologies cardiovasculaires sont constatés du fait de l’intrusion dans notre corps de ces particules de pollution.
Les objectifs du PPA
L’objectif affiché de ce PPA est que plus aucune population ne soit exposée à ces valeurs limites, en 2025. Aujourd’hui environ 30 000 personnes seraient concernées.
De plus, un objectif, bien signalé comme non réglementaire, est donné à la teneur, dans l’air, des particules fines PM10 (particules de matière de 10 microns) et PM2,5 qu’il s’agit de réduire respectivement de 13 et 62 % d’ici 2025.
400 000 personnes (22 % de la population) sont exposées au dépassement des valeurs recommandées par l’OMS, avant réduction des seuils, pour les particules fines PM2,5, bien plus dangereuses que les PM10, plus grossières.
Nous pourrions nous dire que nous sommes prêts du but, mais ce n’est pas le cas. Pourquoi ?
Les lacunes de ce PPA
Parce que l’on ne parle que de dépassement des valeurs limites (les plus hautes, celles au-dessus desquelles le risque est élevé), et nulle part dans le PPA on ne travaille à la diminution de la pollution chronique, celle de tous les jours, celle qui n’est pas limite mais qui, chaque jour, attaque nos bronches. On ne parle pas, non plus, des effets cocktail, c’est-à-dire des mélanges de polluants qui peuvent être plus dangereux qu’un polluant seul. De plus ces valeurs limites vont changer car, en septembre 2021, l’OMS (organisation mondiale de la santé) a revu à la baisse les seuils de polluants
De plus, aujourd’hui les experts se préoccupent des PM0,1 qui entrent encore plus profondément dans notre organisme.
Pas d’objectif sur l’ozone, seul polluant dont les concentrations augmentent depuis 2007, qui touche plus d’un million d’habitants, très lié à l’ensoleillement (il risque donc encore d’augmenter avec le changement climatique) et qui s’accumule en zone rurale et péri-urbaine.
Pas d’analyse fine sur la diversité des espèces chimiques présentes dans l’atmosphère pour lesquelles il n’existe encore que peu de surveillance (benzène, HAP, métaux lourds…), bien que celle-ci commence à se mettre en place.
C’est l’objectif des remarques que nous avons remontés au commissaire enquêteur le 11 Octobre, via l’enquête publique ouverte jusqu’au 22 octobre : https://www.enquetes-publiques.com/Enquetes_WEB/FR/RESUME-A.awp?P1=EP21303
Monsieur le commissaire enquêteur
Nous regrettons que ce PPA soit essentiellement centré sur la limite règlementaire du NO2, avec, en incidente quelques éléments sur les PM10 et PM2,5.
Dans la période où l’OMS révise à la baisse les seuils des polluants afin de diminuer les problèmes respiratoires liés à la pollution, les pathologies cardiaques et les affections sanguines liées à l’intrusion des particules fines dans les corps, alors que la directive européenne sous le coup de laquelle se trouve la France est en cours de révision et devrait sévériser les objectifs, plutôt qu’être une voiture balai d’une règlementation jamais respectée depuis des décennies, ce PPA devrait ouvrir la voie pour une amélioration réelle de la qualité de l’air pour la santé des habitants, et pour cela :
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- se fixer des objectifs sur la pollution de fonds, ne pas se contenter des épisodes dépassant les seuils limites
- prendre en compte l’effet cocktail des polluants,
- trouver les moyens de travailler sur les PM0,1 qui inquiètent les chercheurs, mais aussi les benzène, les HAP, les métaux lourds
- donner des objectifs pour l’O3
- mettre en place une animation du PPA beaucoup plus ressérée afin qu’il soit réellement mis en œuvre, contrairement aux documents précédents Signature : FUVEAU DEMAIN – Les conseillers municipaux minoritaires de Fuveau
Notre commune peut agir pour le bien de tous
La commune de Fuveau est faiblement concernée par la pollution de l’air, si l’on prend en compte uniquement la règlementation.
Nombre des actions urgentes à mettre en oeuvre pour améliorer la qualité de l’air concernent d’abord les transports et l’industrie.
Cependant notre commune pourrait s’associer à l’effort collectif en lançant les actions suivantes qui font partie des 53 actions répertoriées dans le PPA.
Action 17 – Déployer un plan Vélo
Action 21 – Développer le maillage de bornes de recharge électriques
Action 25 – Renforcer l’animation des ZA/ZI sur les alternatives : covoiturage, coworking…
Action 37 – Renforcer la communication/pédagogie/formation pour éviter le brulage des déchets verts des particuliers
Action 38 – Développer la gestion autonome des déchets verts des habitants
Actions 42 et 43 – Prendre en compte la qualité de l’air dans les choix d’aménagement/d’urbanisme
Action 45 – Etablir un répertoire des copropriétés les plus énergivores/polluantes avec l’ANAH
Action 51 – Développer les projets de sensibilisation associés aux « capteurs citoyens » avec FNE
Action 52 – Proposer l’outil pédagogique « l’Air et Moi » aux écoles
Souhaitons que la lecture de ce document conduise à des initiatives municipales.
QUELQUES INITIATIVES MENTIONNEES DANS LE PPA QUI POURRAIENT INTERESSER DES FUVELAINS
Le Département des Bouches-du-Rhône « Avec la Prime Air-Bois, le Département des Bouches-du-Rhône et l’Ademe aident les particuliers jusqu’à 1 000 euros pour l’installation, par un professionnel Reconnu Garant de l’Environnement, d’un équipement de chauffage au bois labellisé Flamme verte 7 étoiles. Cette prime est cumulable avec d’autres aides publiques (ANAH, MaPrimeRenov). L’objectif est de remplacer 4 170 appareils en 4 ans dans les Bouches-du-Rhône. En deux années, ce dispositif a déjà concerné plus de 2 200 ménages. Le remplacement des appareils non performants (cheminée ouverte ou appareil antérieur à 2002) permet d’améliorer la qualité de l’air extérieur et intérieur en réduisant les émissions polluantes issues du chauffage au bois. Le baromètre des pollutions évitées, établi avec Atmosud, indique ainsi une baisse de 88 à 92% pour les émissions extérieures et de 25 à 45% pour l’air intérieur selon leur nature. En outre, l’installation d’équipements plus performants contribue à réduire d’un tiers la consommation de bois, participant à réduire la facture énergétique des particuliers. » (Didier REAULT)
LE CAN ENVIRONNEMENT. Le Collectif Anti-Nuisances Environnement (CAN), association membre de FNE13 et d’AtmoSud, agit contre les atteintes à la Santé publique par la pollution de l’air.
« Le CAN s’attache à ce que les citoyens puissent la caractériser devenant ainsi actifs pour sa réduction. Outre l’aide apportée aux collectivités (Sensorthèque, Diams), le CAN accompagne AirCarto dans le développement de son capteur Open Source, notamment pour sa cartographie Vélos associant les associations Vélo affiliées à France Nature Environnement et au-delà. » (Richard HARDOUIN)
Pour plus d’information sur la pollution de l’air à Fuveau
CIGALE – Accueil (atmosud.org)
L’air de ma commune : Fuveau | AtmoSud
140926_AirPACA_campagne_FuveauLaBarque_2013_2014 (atmosud.org)
https://www.atmosud.org/sites/paca/files/atoms/files/fuveau_0.pdf
La surveillance de l’Air que nous respirons | Fuveau – CIQ Saint François (ciqsaintfrancois.fr)
Pour signaler une gêne « odeur » : SRO PACA (sro-paca.org)